mercredi 9 décembre 2009

Alzheimer : l’information des malades et des familles doit encore être améliorée

La Fondation Médéric Alzheimer publie les résultats d’une étude sur l’accueil et l’information des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et de leur famille dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes.

Tous les ans, la Fondation Médéric Alzheimer réalise une grande enquête nationale sur l’état des lieux des établissements accueillant des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de troubles apparentés. L’édition 2008 de cette étude avait ainsi montré une augmentation sensible du nombre de places (+12% en deux ans), ainsi qu’une amélioration des conditions d’accueil et de la formation du personnel. En 2009, la Fondation a choisi de centrer son enquête sur les aspects plus qualitatifs de l’accueil dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), communément appelés “maisons de retraite”. Plus de 2.660 d’entre eux ont répondu, sur les 5.690 qui déclarent accueillir des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Les résultats montrent une tendance à l’amélioration de la qualité, mais ils font également apparaître que des progrès restent encore à accomplir. L’un des points forts révélés par l’étude réside dans la préparation de l’accueil. L’admission dans un établissement est en effet systématiquement précédée d’une visite, complétée par un entretien avec le directeur, le médecin coordonnateur ou un autre membre de l’équipe (93% de citations dans les réponses des Ehpad). Certaines structures vont plus loin, en prévoyant une participation préalable à la vie de l’établissement : participation à un repas ou à des activités, demi-journée ou journée d’accueil de jour… (27% de citations).

En revanche, des améliorations restent nécessaires sur le volet de l’information. Ainsi, seuls 48% des Ehpad déclarent délivrer aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer une information sur le fonctionnement de l’établissement adaptée à leurs capacités de compréhension. Cette information est pourtant prévue par l’article 3 de la Charte des droits et libertés de la personne accueillie, qui prévoit que celle-ci a droit à “une information claire, compréhensible et adaptée sur la prise en charge ou l’accompagnement […]”. De même, le recueil de l’assentiment de la personne accueillie reste encore insuffisant, même si la maladie d’Alzheimer pose évidemment des difficultés en la matière. Seuls 60% des Ehpad indiquent recueillir l’assentiment de la personne malade, les autres se contentant de l’accord de la famille ou du représentant légal. Parmi les établissements recueillant l’assentiment de la personne accueillie, seuls 20% disent le faire sous la forme d’une signature du contrat, tandis que 79% déclarent le faire uniquement par oral et 65% par l’observation de l’”expression non verbale” de la personne comme le regard ou l’attitude (plusieurs réponses possibles à cette question).
Il en va de même pour la remise des documents obligatoires (livret d’accueil, règlement, contrat et charte), qui se fait dans un tiers de cas avec la personne accueillie et sa famille et, pour le reste, avec la famille seule. Autre marge de progrès importante : la définition d’un projet personnalisé pour la personne accueillie. Seuls les deux tiers des établissements répondants déclarent formaliser par écrit un tel projet.

Aucun commentaire: