mardi 15 juin 2010

ALZHEIMER
RTL diffusée en Belgique rapportait aujourd’hui le témoignage d’une femme évoquant les négligences constantes dont fut victime sa mère dans les derniers jours de sa vie, passée en maison de retraite. Elle concluait son témoignage par une remarque accablée : « Franchement, depuis que j’ai vu ça j’ai peur de vieillir ». Par cette seule phrase, cette auditrice belge aura sans doute résumé la prise de conscience que des organisations telle que l’Association française pour la bientraitance des aînés et/ou Handicapés (AFBAH), ALMA France (allo maltraitance) et les Petits frères des Pauvres souhaite voir émerger. Dans un communiqué rendu public aujourd’hui à l’occasion de la cinquième journée mondiale contre la maltraitance des personnes âgées, ils soulignent : « Nous souhaitons rappeler que nous serons tous, un jour âgés, et que nous serons tous, alors, désireux de ne pas vivre entourés d’indifférence ».
Dans 70 % des cas, la violence joue à domicile

Cette indifférence ne vaut-elle cependant pas parfois mieux qu’un entourage menaçant et dégradant ? C’est la question qu’incite à se poser les mêmes associations qui attirent aujourd’hui l’attention sur les violences intrafamiliales. Elles soulignent en effet que sur les 10 000 dossiers ouverts entre février 2008 et février 2010 après un signalement effectué au numéro 3977, « 70 % concernent une situation à domicile », tandis que dans 49 % des cas un membre de la famille est cité « comme auteur présumé des actes de maltraitance ». Quand ils ont lieu à domicile, ces actes de maltraitance sont dans 35 % des cas des violences psychologiques, des tentatives de spoliation financières (35 %) ou des violences physiques (17 %). Ces trois facettes différentes de la maltraitance des personnes âgées suscitent pareillement l’attention des organisations et des pouvoirs publics. Le secrétaire d’Etat aux personnes âgées, Nora Berra, récemment interviewée par le site TF1.fr définissait en effet ainsi la maltraitance : « Il y a le côté caricatural de la violence physique, mais cela peut-être beaucoup plus pernicieux. Il y a notamment la violence psychologique, la spoliation financière et puis il y a la simple négligence qu’elle soit active ou passive ». Dans les établissements hébergeant des personnes âgées, il semble qu’en la matière, la situation tende à s’améliorer. Le passage au crible de 2800 maisons de retraite (non labellisés EHPAD) aurait en effet permis d’identifier 270 structures non-conformes, « soit moins de 10 % ce qui est déjà plutôt rassurant » note Nora Berra.

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