ALZHEIMER: Des molécules de graisse, prédictives de la maladie
Des
niveaux élevés de lipides dans le sang, ou d’un certain type de
molécules graisseuses, les céramides, seraient un signe d'alerte précoce
de la maladie d'Alzheimer, selon cette étude de la Mayo Clinic, publiée
dans la revue Neurology et soutenue par le National Institute on Aging
(NIA-NIH). Dans ce cas, un test sanguin pourrait permettre la détection
précoce de la maladie d'Alzheimer.
Sphingomyélines
et céramides : Ces molécules sont présentes en grande quantité dans les
membranes qui entourent les cellules. La répartition des
sphingomyélines dépend de la formation des céramides qui jouent
plusieurs rôles dans les cellules, dont la régulation de la survie
cellulaire, la formation et le déplacement des précurseurs d'amyloïde -
l'une des protéines impliquées dans la maladie d'Alzheimer -. Alors que
la formation de plaques amyloïdes est l'une des caractéristiques de la
maladie d'Alzheimer, préciser la relation entre ces molécules
graisseuses et la maladie d'Alzheimer peut être intéressant.
Cette
recherche a porté sur l’évolution de la démence, durant près de 10 ans,
chez 99 femmes âgées de 70 à 79 ans, participant à la cohorte
américaine « Women’s Health and Aging Study II » et naïves de démence au
départ de l’étude Il s’agit d’une étude de cohorte prospective sur la
relation entre le niveau de deux types de molécules graisseuses dans le
sang et la démence. L’étude met en avant le rôle des céramides dans la
maladie d'Alzheimer et suggère que l'élévation du niveau des céramides
est associée à un risque multiplié par 10 d’'apparition de la maladie.
Les chercheurs ont mesuré les niveaux de céramides des participantes,
évalué leurs capacités cognitives, effectué
des tests neurologiques, tous les 1,5 à 3 ans durant plus de 9 ans. Les
femmes dont les performances cognitives avaient diminué de façon
significative ont été identifiées.
Les niveaux élevés de certaines céramides dans le sang, facteur prédictif de la maladie : Au cours de l'étude, 27,3% des femmes ont développé
une démence et 18,2% ont été considérées comme atteintes d’Alzheimer.
Aucune relation entre les niveaux de sphingomyéline au début de l'étude
et le risque de démence et de maladie d'Alzheimer n’a été identifiée
mais, en revanche, les femmes avec des niveaux plus élevés de céramide
dans le sang au début de l'étude se trouvent plus susceptibles de
développer n'importe quel type de démence dont la maladie d'Alzheimer.
Les patientes même à niveau modéré de céramides au départ de l’étude,
présentent un risque multiplié par 5 à 10,- selon le type de céramide à
niveau élevé- de développer la maladie d'Alzheimer au cours de l'étude,
vs des patientes à niveau faible (HR : 5,1 à 10,0, IC : 95%).
Les chercheurs concluent que les niveaux élevés de certaines céramides dans le sang sont associés à un risque de démence accru et
indépendamment d'autres facteurs comme l'âge et indice de masse
corporelle. Ces céramides pourraient donc constituer de nouvelles cibles
potentielles pour la détection, prévention ou le traitement de la maladie d'Alzheimer.
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