Maladie d’ALZHEIMER: Bien moins agressive à un âge avancé
Ces
chercheurs de l'Université de Californie, San Diego montrent que la
maladie d’Alzheimer frappe plus durement parmi les «jeunes seniors»
entre 60 et 70 ans, avec une progression plus rapide du déclin cognitif
que chez les patients de 80 ans et plus. Ces résultats, publiés dans
l’édition en ligne du 2 août de la revue PLoS ONE, ont des implications
importantes à la fois pour le diagnostic et le développement de nouveaux
traitements.
Le
plus grand facteur de risque pour la maladie d'Alzheimer est l'âge et, à
85 ans, la probabilité de développer la maladie atteint 50%. Il
n'existe aucun traitement efficace et les thérapies existantes ne
parviennent pas à ralentir ou arrêter la progression de la maladie.
L'une des caractéristiques clés du diagnostic clinique de la MA est sa
progression implacable, rappelle le Pr Dominic Holland, chercheur au
Département Neurosciences de l'UC San Diego et auteur principal de
l'étude. «Les patients présentent
généralement une détérioration marquée année après année. Pourtant, les
patients les plus âgés ne montrent pas la même progression et cela
explique parfois pourquoi ces patients ne reçoivent pas les soins
appropriés et voient leur qualité de vie dégradée ».
L’équipe
a utilisé les données d'imagerie et les niveaux de biomarqueurs de 723
participants atteints de la maladie d'Alzheimer, âgés de 65 à 90 ans et
les ont répartis dans les catégories, troubles cognitifs légers, déclin
cognitif et démence. Les auteurs constatent que les personnes âgées
« les plus jeunes » affichent des taux de déclin cognitif plus élevés et
un rythme plus rapide de progression des lésions dans le cerveau au
cours des stades précoces de la MA. Les niveaux de biomarqueurs dans le
liquide céphalo-rachidien sont également plus élevés chez les personnes
âgées les plus jeunes.
Cette agressivité réduite de la maladie d’Alzheimer chez les personnes les plus âgées
est probablement liée à un historique déjà long de déclin cognitif
mais, qui, en raison d’une réserve cognitive ou d'autres facteurs encore
inconnus, a bénéficié d’un effet de résistance contre les lésions
cérébrales avec des symptômes cliniques très tardifs. Par ailleurs, les
patients plus âgés pourraient aussi souffrir d’une démence mixte,
combinaison de maladie d’Alzheimer et d'autres pathologies
neurologiques.
Les
essais cliniques sur de nouveaux traitements devraient être influencés
par ces nouveaux taux de progression liés à l’âge, selon les chercheurs.
Jusqu’ici, dans les essais cliniques effectués auprès de patients très
âgés, qui montrent un rythme plus lent de progression de la maladie, l’efficacité
de candidats-médicaments pouvait ne pas être reconnue. Avec ces
nouvelles données, il devient essentiel de prendre en compte l'âge des
participants comme un facteur déterminant.
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