ALZHEIMER: Voyager dans l’espace pourrait ramollir le cerveau
Allo
Houston, nous avons un problème, interpelle cette étude qui montre que
les voyages spatiaux sont nocifs pour le cerveau. Cette étude publiée
dans l’édition du 31 décembre de la revue PLoS ONE montre que le
rayonnement cosmique galactique représente une menace importante pour
les futurs astronautes et entraînerait une neurodégénérescence plus
rapide, accélérant les processus biologiques dans le cerveau qui
contribuent au développement de la maladie d'Alzheimer.
Le
Pr M. Kerry O'Banion, professeur à l'Université de Rochester Medical
Center (URMC) au Département de neurobiologie, l'auteur principal de
l'étude ajoute : « L'exposition
aux radiations dans l'espace peut donner lieu à des problèmes de santé
connus tels que le cancer mais des niveaux de rayonnement équivalant à
ceux d’une mission vers Mars pourrait entraîner des problèmes cognitifs
et accélérer les changements dans le cerveau typiques de la maladie
d'Alzheimer ». Le Pr O'Banion travaille avec la NASA sur le système nerveux central depuis plus de 8 ans.
Le
champ magnétique terrestre protège la planète et les gens en orbite,
des particules radioactives. Cependant, une fois que les astronautes
quittent l'orbite, ils sont exposés à une véritable douche de
particules. Et si les astronautes peuvent être protégés contre les
radiations dangereuses associées aux éruptions solaires, il y a d'autres
formes de rayonnement cosmique qui ne peuvent être bloqués. Ainsi, les
auteurs donnent l’exemple d'une forme particulière de rayonnement lié
aux particules de masse élevée et de haute charge (high-mass,
high-charged (HZE) particles). La masse de ces particules, propulsées
dans l'espace à des vitesses très élevées par la force des explosions
des étoiles combinée avec leur vitesse, leur permet de pénétrer des
objets solides tels qu’un mur ou un blindage de protection. Un défi
connu de la NASA qui prévoit des missions vers un astéroïde lointain en
2021 et sur Mars en 2035. Un aller-retour vers la planète rouge, en
particulier, qui pourrait prendre jusqu'à trois ans.
Le rayonnement accélère la neuro-dégénérescence :
Depuis plus de 25 ans, la NASA finance des recherches pour déterminer
les risques potentiels pour la santé des voyages dans l'espace, à la
fois pour développer les moyens de se protéger et en fin de compte pour
savoir s’il est possible d’envoyer des hommes et des femmes sur ces
missions de longue durée. De nombreuses études ont montré le risque de
cancer, de maladies cardiovasculaires, musculo-squelettiques. L'étude
dès aujourd'hui pour la première fois examine l'impact potentiel du
rayonnement cosmique sur la neuro-dégénérescence. Les chercheurs ont
spécifiquement voulu examiner si oui ou non l'exposition aux radiations a
le potentiel d'accélérer certains indicateurs biologiques et cognitifs
de la maladie d'Alzheimer, en particulier chez les personnes qui
pourraient être prédisposées à développer la maladie. Les auteurs ont
choisi d'étudier l'impact sur des souris modèles de la maladie
d'Alzheimer, exposés à différentes doses de rayonnement, dont à des
niveaux comparables à ceux auxquels seraient exposés des astronautes.
Après une série de tests cognitifs, les chercheurs constatent que les
souris exposées à des rayonnements échouent plus fréquemment, suggérant
une atteinte neurologique plus précoce. Les cerveaux des souris montrent
également des signes d'altérations vasculaires et une accumulation plus
élevée de protéine bêta-amyloïde, l'une des caractéristiques de la
maladie.
«Ces
résultats montrent clairement que l'exposition au rayonnement dans
l'espace a le potentiel d'accélérer le développement de la maladie
d'Alzheimer», conclut l’auteur. S’il y a peu de chance que nous
fassions un jour partie du voyage, c’est un vrai facteur de risque que
devra prendre en compte la NASA pour ses futures missions.
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