Maladie d'Alzheimer : disparités entre départements
La maladie semble mieux diagnostiquée et prise en charge dans la Loire, l'Isère et le Rhône, selon un état des lieux en Rhône-Alpes, dressé par l'Observatoire régional de la santé
Près de 85 000 Rhônalpins de 65 ans et plus sont atteints de démences dont 80% avec un diagnostic de maladie d'Alzheimer (920 000 en France) et ils devraient être 92 000 en 2010, selon l'Observatoire régional de la santé (ORS). Ces estimations ont été calculées à l'occasion des assises de la maladie d'Alzheimer en Rhône-Alpes qui se sont tenues mardi à Lyon. L'occasion de dresser un état des lieux de cette maladie dans notre région. Globalement, « la région Rhône-Alpes se situe dans la moyenne nationale mais la surprise vient de fortes disparités entre les départements. Elles peuvent s'expliquer par des différences de pratiques ou des possibilités de diagnostic plus ou moins développées », explique Olivier Guye, directeur de l'ORS. Ainsi, la maladie d'Alzheimer paraît être mieux diagnostiquée et prise en charge dans les départements de la Loire, de l'Isère et du Rhône. En 2008, plus de 12 000 patients ont été pris en charge dans les 44 consultations mémoire dont la moitié au sein des centres mémoire de ressources et de recherche installés dans les CHU de Lyon, Saint-Etienne et Grenoble. Mais une fois le diagnostic posé, qu'en est-il de la prise en charge ? Elle est difficile à évaluer notamment parce qu'on « ne repère pas l'offre dédiée », explique Olivier Guye. On estime qu'entre 52 et 70 % des patients hébergés dans les établissements pour personnes âgées dépendantes sont porteurs de syndromes démentiels. Alors que plus de 18 000 nouveaux cas de démence sont enregistrés chaque année, moins de 5 000 nouveaux patients sont admis en affection de longue durée (ALD) sans doute en raison de retard de diagnostic, de démarches non effectuées ou seulement pour les personnes les plus atteintes. C'est dans la Loire et dans l'Isère que l'on compte le plus grand nombre de patients admis en ALD et dans la Drôme et l'Ardèche que les taux sont les plus bas. Près de 18 000 patients sont hospitalisés chaque année. Le taux d'hospitalisation augmente avec l'âge: il passe de 70 pour 10 000 pour les 65-84 ans à 1 368 pour 10 000 au-delà de 85 ans. Dans la Loire et le Rhône, le taux de malades hospitalisés est nettement supérieur au taux régional avec respectivement 328 et 289 pour 10 000. Peu de patients, moins de 3 pour 1 000, prennent des médicaments contre la maladie d'Alzheimer, notamment parce qu'il existe de nombreuses contre-indications. L'Ain et l'Isère ont les taux les plus élevés. Enfin, la région se distingue par des taux de mortalité supérieurs à la moyenne nationale sur la période 2000-2006. Entre 2004 et 2006, 1 235 décès annuels ont été attribués à la maladie d'Alzheimer mais le taux de mortalité a augmenté de 23 % chez les femmes et de 29 % chez les hommes entre 2000 et 2006. Cependant, « ces résultats sont à interpréter avec précaution », prévient l'ORS car la classification de la maladie a évolué et son identification s'est améliorée.
Sylvie Montaron
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