Maltraitances dans une maison pour personnes âgées de Bayonne : quelles responsabilités ?


Bayonne, le 8 octobre. C’est grâce au témoignage fin septembre d’une infirmière libérale auprès du commissariat de police de Bayonne que les faits de maltraitance ont été découverts dans cette maison pour personnes âgées dépendantes des Pyrénées-atlantiques.
Lorsque la police a perquisitionné lundi, accompagnée de médecins et d’un magistrat, elle a trouvé des résidents « attachés à leur lit par des liens », d’autres « couchés dans leur urine et parfois dans leurs excréments » selon les déclarations d’Anne Kayanakis, procureur de la république de Bayonne. Mais « aucune violence directe » n’a été constatée, ni « traces de coups ».

Interpellée le lendemain et placée en garde à vue, la gérante de l’établissement, âgée de 70 ans, a été mise en examen pour « violences n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail et commise sur de personnes vulnérables ». Elle encourt pour ce chef trois ans de prison ferme mais elle ne fait pour l'instant pas l'objet d'une mise en examen pour « abus de biens sociaux », a précisé Mme Kayanakis.
4 employés et un gardien de nuit

La maison pour personnes âgées Les Colombes, située à la périphérie de Bayonne, hébergeait 15 personnes âgées, de 80 à 95 ans, en état de dépendance, qui selon le procureur, « ont toutes des familles ». Selon la Secrétaire d’Etat aux Aînées, Nora Berra, l'établissement ne faisait « l'objet d'aucun agrément par les services de l'Etat » et qu'il « n'aurait jamais dû accueillir des résidents dépendants ».
Officiellement, l’établissement n'assurait que « l'hébergement » de ses pensionnaires, avec 4 employés et un gardien de nuit, a-t-on précisé. Les soins étaient assurés par des médecins et « assistants médicaux » libéraux. Pourquoi l’alerte n’a donc elle pas été donnée plus tôt ?
L'établissement fait désormais l'objet d'une fermeture administrative et les personnes qui y vivaient vont être relogées par la DDASS et le conseil général des Pyrénées-Atlantiques.