CANCER et TRAVAIL : Les infirmières en poste de nuit concernées
Actualité publiée le 18-12-2010 Coloque ARC et InCa
Le colloque organisé le 14 décembre par l’Association pour la Recherche sur le Cancer (ARC) et l’Institut national du cancer (InCa) a présenté les résultats de recherches menées à la suite de deux appels à projets communs lancés en 2006 et 2007 sur le thème « Cancer et travail ». Ses objectifs, explorer les répercussions de la maladie et de ses traitements sur les situations d’emploi et de travail des personnes atteintes de cancer, mieux connaître les facteurs de risque professionnels des cancers et les conditions de leur reconnaissance sociale comme maladie d’origine professionnelle. Ses conclusions, conserver son emploi, après un cancer, relève encore d’arrangements au cas par cas…
Travailler avec ou après un cancer : La question du maintien dans l’emploi ou du retour à la vie active se pose aujourd’hui pour près d’une personne sur deux atteintes d’un cancer, âgée de moins de 65 ans. Mais, les chances d’exercer une activité professionnelle deux ans après le cancer continuent d’être très altérées. Des chercheurs de l’Inserm constatent ainsi que la perte d’emploi, 10 et 16 mois après un diagnostic de cancer du sein touche principalement des personnes en contrat de travail précaire ou des catégories socioprofessionnelles défavorisées. 28 mois après ce diagnostic, une femme sur cinq n’a plus d’emploi.
Concilier travail et santé, quels « arrangements » ? Une étude quantitative et les interviews d’une quarantaine de personnes à leur travail, menés par Anne-Marie Waser (LISE –CNAM) montrent que si des dispositifs permettant l’aménagement du poste de travail existent en droit, ils restent peu connus et peu utilisés.
La gestion du maintien dans l’emploi se gère toujours au cas par cas, selon l’enquête menée par Bruno Maresca (CREDOC) : En France, la gestion du maintien dans l’emploi se gère encore de façon peu formalisée et peu anticipée, au contraire de l’Allemagne.
Des disparités selon les types d’emplois : Si 2 actifs sur 3 ayant eu un cancer ont toujours un emploi deux ans plus tard, il existe des différences selon les catégories professionnelles, en partie liées à la pénibilité des emplois, avec des résultats bien moins positifs chez les agriculteurs et les ouvriers.
Cancers professionnels, quels facteurs ? Les expositions professionnelles à des agents cancérigènes sont évidemment différentes selon les professions exercées ;
· Les cancers liés au tabagisme : L’étude de cohorte AGRIculture et CANcer (AGRICAN), qui traite de l’incidence des cancers et de la mortalité en milieu agricole en France montre par exemple que les cancers liés au tabagisme sont moins fréquents en milieu agricole, de même que les cancers du sein et de l’ovaire.
· Un risque accru de cancer du sein est constaté, par une autre étude, chez les infirmières, les ouvrières de l’industrie textile et femmes travaillant la nuit, avec pour ces dernières, un risque augmenté de 40% par rapport aux femmes n’ayant jamais travaillé de nuit.
· Les cancers respiratoires (poumon, voies aéro-digestives supérieures (VADS) sont observés en excès chez les monteurs et monteuses en appareillage électrique ou électronique, les plombiers et tuyauteurs et les travailleurs de la construction. L’augmentation du risque de cancer des VADS est également significative chez les femmes de ménage, les ouvrières du façonnage et de l’usinage des métaux.
Un colloque et des conclusions qui permettront d’ouvrir l’accès à la reconnaissance des cancers professionnels et à mettre en œuvre de nouveaux dispositifs de prévention.
Source : Institut national du Cancer
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