samedi 12 novembre 2011

Alzheimer
.Diminution du SMR des médicaments anti-Alzheimer : Réactions Deux réactions officielles contradictoires, celle de MG France, et celle de l’association France Alzheimer, à l’avis de la Commission de la transparence de la Haute autorité de santé (HAS), rendu public le 27 octobre, diminuant à faible le service médical rendu (SMR) par les quatre médicaments utilisés dans la maladie d'Alzheimer.
Pour MG France, « la HAS contribue à une amélioration du service rendu à la population ».

MG France, Fédération française des médecins généralistes, se félicite de l’avis de la Commission. Pour ces médecins, la faible efficacité thérapeutique et l’absence d'amélioration du service médical rendu des anti-Alzheimer, sont « exactement ce que constatent depuis plusieurs années tous les soignants qui sont au quotidien auprès de ces patients et de leurs familles ».

MG France semble opposer prises en charge médicamenteuse actuelle et non médicamenteuse (ne sont elles pas plutôt complémentaires ?) : « 260 millions d’euros sont actuellement dépensés chaque année pour ces médicaments, alors que les aidants de proximité peinent à assumer au quotidien la gestion de ces patients et cherchent souvent sans succès des solutions de répit », répète la Fédération de généralistes.
Pour terminer, elle lance un appel au gouvernement « à faire un choix clair […] pour un système de prise en charge centré sur le patient, son entourage, et ses soignants organisés en équipe multi-professionnelle de proximité et en réseau : aidants familiaux, acteurs sociaux, médecins généralistes, infirmières, pharmaciens, kinésithérapeutes, orthophonistes et dentistes ». La Fédération rendra publiques de « prochaines propositions concrètes pour améliorer la prise en charge de ces malades ».
Quid des médecins spécialistes ? Et d’une association telle que France Alzheimer ? si la HAS appelle à ce que se terminent les dissensions entre généralistes d’un côté et spécialistes plus associations de l’autre, pour « travailler tous ensemble », force nous est de constater, sans plaisir, que le démarrage laisse à désirer…

France Alzheimer tire la sonnette d’alarme !

Avec l’avis de la Commission de la transparence de la Haute autorité de santé (HAS), abaissant à faible le service médical rendu (SMR) par les médicaments anti-Alzheimer, l’association continue à craindre leur déremboursement. On peut espérer que l’avenir ne lui donne pas raison.
Pour l’association, la décision de la Commission de transparence constitue « un recul dans une prise en soin de qualité telle qu’elle est ambitionnée par des dispositifs nationaux, à commencer par le Plan Alzheimer ».
L’association rappelle ses craintes, exprimées sous le même titre dans son précédent communiqué, redoutant « à terme, un probable déremboursement total » (démenti par le Pr Gilles Bouvenot le 27 octobre). « Cette reclassification (du SMR) ‘d’important à faible’ fait généralement office ‘d’antichambre’ avant un déremboursement qui survient, le plus souvent, dans les six mois », souligne l’association.
« Le plus souvent » n’est pas toujours. « Si l’attribution du SMR revient à la Commission de la transparence, c’est le ministère de la Santé qui prend la décision d’inscrire le médicament au remboursement », précisait l’Irdes récemment, ajoutant que « dans certains cas, l’équivalence stricte entre SMR et taux de remboursement n’est pas respectée, ainsi que le souligne la Cour des comptes ». Laquelle indique dans son récent rapport sur la Sécurité sociale : « La décision ministérielle d’admission des médicaments au remboursement n’est pas liée par l’avis de la commission de la transparence. La décision prise peut être ainsi en contradiction avec l’avis rendu ».
Que réserve l’avenir ? Le ministre de la Santé Xavier Bertrand s’est exprimé sur le sujet le 23 octobre sur BFM TV, et ses paroles, reprises par tous les media, ont été diversement interprétées. Elles laissent entrevoir une absence de déremboursement, pour les malades en ALD, et la possibilité de baisses de prix.
France Alzheimer continue de penser que les médicaments anti-Alzheimer ne seront plus remboursés qu’à 15% (taux qui est le plus souvent celui des spécialités à SMR faible), s’inquiètant de « la part importante de patients atteints de maladie d’Alzheimer, qui ne relève pas aujourd’hui du régime ALD, soit près de 300 000 personnes. Pour ces derniers, la facture s’annonce salée avec un taux de remboursement réduit à 15%, contre 65% auparavant ».

« Théoriquement tous ces patients sont en ALD 15 pour recevoir des médicaments spécifiques de la maladie d’Alzheimer. Si ce n’est pas le cas, c’est un problème », estimait le Président de la HAS Jean-Luc Harousseau le 27 octobre.

Sources : communiqué MG France le 31 octobre, communiqué France Alzheimer.
Photos : en haut, le Dr Claude Leicher, président de MG France. Co MG France.
En bas, Marie-odile Desana, présidente de France Alzheimer. Co Christian Malette.

Dominique Monnier, le 1er novembre 2011

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