Pour toutes les Personnes ET LES SOIGNANTS qui ont un Patient atteint de la maladie d'Alzheimer.
mercredi 25 janvier 2012
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COMMISSION DE LA TRANSPARENCE
Avis
19 octobre 2011
14 septembre 2011
L’avis adopté par la commission le 14 septembre 2011
a fait l’objet d’une audition le 19 octobre 2011
EXELON 1,5 mg, gélule
2 plaquettes de 14 gélules (CIP : 347 468-4)
4 plaquettes de 14 gélules (CIP : 347 469-0)
EXELON 3 mg, gélule
2 plaquettes de 14 gélules (CIP : 347 471-5)
4 plaquettes de 14 gélules (CIP : 347 472-1)
EXELON 4,5 mg, gélule
2 plaquettes de 14 gélules (CIP : 347 474-4)
4 plaquettes de 14 gélules (CIP : 347 585-0)
EXELON 6 mg, gélule
2 plaquettes de 14 gélules (CIP : 347 587-3)
4 plaquettes de 14 gélules (CIP : 347 589-6)
EXELON 2 mg/ml, solution buvable
1 flacon de 50 ml avec seringue doseuse (CIP : 363 489-2)
EXELON 4,6 mg/24 h, dispositif transdermique
30 sachets de 1 dispositif (CIP : 381 947-9)
EXELON 9,5 mg/24 h, dispositif transdermique
30 sachets papier de 1 dispositif (CIP : 381 949-1)
Laboratoire NOVARTIS PHARMA S.A.S.
Rivastigmine (hydrogénotartrate pour les formes orales)
Code ATC : N06DA03
Liste I
Médicaments soumis à prescription médicale restreinte :
- Médicaments soumis à une surveillance particulière pendant le traitement
- Prescription initiale annuelle réservée aux médecins spécialistes en neurologie, en
psychiatrie, aux médecins spécialistes titulaires du diplôme d’études spécialisées
complémentaires de gériatrie et aux médecins spécialistes ou qualifiés en médecine
générale titulaires de la capacité de gérontologie.
Date de l'AMM et rectificatifs (procédure centralisée) : 12 mai 1998 (gélules), 2 juin 1999
(solution buvable), 30 juin 2003, 28 février 2006 (extension d’indication) et 17 septembre
2007 (dispositifs transdermiques).
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Motifs de l’examen :
- réévaluation du Service Médical Rendu et de l’Amélioration du Service Médical Rendu
en application de l’article R-163-21 du Code de la Sécurité Sociale (dans la maladie
d’Alzheimer).
- renouvellement de l'inscription sur la liste des spécialités remboursables aux assurés
sociaux.
Indications thérapeutiques :
« Traitement symptomatique de la maladie d'Alzheimer dans ses formes légères à
modérément sévères. »
« Traitement symptomatique des formes légères à modérément sévères d'une démence
chez les patients atteints de la maladie de Parkinson idiopathique. »
Posologie : cf. RCP
- Dans le traitement symptomatique de la maladie d'Alzheimer dans ses formes
légères à modérément sévères :
La Commission de la transparence a réévalué l’ensemble des médicaments indiqués dans le
traitement symptomatique de la maladie d’Alzheimer. La réévaluation s’appuie sur les
données contenues dans le rapport de la HAS (consultable sur http://www.has-sante.fr),
ainsi que sur l’avis d’experts. Le rapport de la HAS a été rédigé à partir de l’ensemble des
données de la littérature publiées jusqu’en mai 2011, le rapport du groupe PENTAG rédigé
pour le compte du NICE et les données fournies par les laboratoires.
Pour EXELON, les conclusions de la Commission de la transparence ont été modifiées par
rapport à l’avis de réévaluation du 20 juin 2007 et sont les suivantes :
Données pharmaco-épidémiologiques
(cf. rapport d’évaluation et annexe II)
Service médical rendu
La maladie d’Alzheimer est une maladie neurologique dégénérative du système nerveux
central, sévère et invalidante, dont les répercussions familiales et sociales sont
considérables. Le syndrome démentiel est caractérisé par une détérioration progressive des
fonctions cognitives : mémoire, langage et attention, fonctions visio-spatiales, fonctions
exécutives d’anticipation, d’initiation et de planification des tâches, conscience de soi et de
son environnement, capacités gestuelles (ou praxies) et capacité à reconnaître les êtres
vivants et les objets (ou gnosies). Ces troubles s’accompagnent d’un retentissement
significatif sur les activités professionnelles et sociales du malade. L’évolution de la maladie
est le plus souvent progressive, avec aggravation des troubles cognitifs, de la dépendance
(perte d’autonomie du patient) vis à vis de tous les actes de la vie et des troubles du
comportement de moins en moins supportables pour les familles (apathie, agitation,
agressivité, fugues, délires, hallucinations). Dans les autres formes de démence, l’évolution
est en général moins longue, moins insidieuse, moins chronique. L’autonomie du patient est
graduellement réduite selon le stade d’évolution de la maladie. Lorsque la perte d’autonomie
devient complète, elle nécessite l’entrée en établissement spécialisé.
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Intérêt de santé publique rendu :
Le fardeau de santé publique représenté par la MA est majeur compte tenu :
- d’une prévalence et d’une incidence élevées, qui de surcroît sont en augmentation ;
- de l’impact de cette maladie sur la perte d’autonomie et sur la mortalité ;
- de son retentissement physique, psychologique et financier sur les proches des sujets.
Dans la sous-population des sujets atteints d’une forme modérée à sévère de la maladie
(pour la mémantine), tout comme dans celle des sujets atteints d’une forme légère à
modérément sévère de la maladie (pour le IAChE), le fardeau reste majeur.
L’amélioration de la prise en charge globale de la MA constitue un besoin de santé publique
s’inscrivant dans le cadre de priorités établies (loi de santé publique, plan MA 2008-2012).
Les résultats des études sont convergents sur l’existence d’un bénéfice faible des
traitements sur la cognition, le fonctionnement global et sur les activités de la vie quotidienne
des patients par rapport au placebo.
Néanmoins, l’impact rendu par ces médicaments dans la vraie vie sur la morbi-mortalité et la
qualité de vie reste à démontrer car :
- la question de la transposabilité des résultats d’efficacité se pose dans la mesure où les
traitements n’ont été évalués que dans le cadre d’essais cliniques dont la durée était limitée
le plus souvent à 6 mois et dans lesquels la présence d’un aidant était le plus souvent
requise.
- les données sur les critères de santé publique tels que le retard à l’entrée en institution, le
passage à un stade de sévérité ultérieur, le fardeau de l’aidant ou la mortalité sont
insuffisantes pour conclure à un impact favorable.
En conséquence, l’intérêt de santé publique rendu par les traitements spécifiques de la MA
n’est toujours pas démontré.
Alternatives à la prescription de la rivastigmine (EXELON) :
- Dans les formes légères à modérément sévères, la substitution d’un des médicaments à
effet anticholinestérasique par un autre peut-être envisagée.
- La mémantine (EBIXA) représente une alternative à la prescription d’un IAChE dans les
formes modérées à modérément sévères.
- Il n’existe pas d’autre médicament ayant une indication validée (AMM) dans le traitement
symptomatique de la maladie d’Alzheimer. D’autres interventions thérapeutiques
médicamenteuses et non médicamenteuses peuvent être envisagées pour prendre en
charge les patients. La prescription de psychotropes pour le traitement des troubles de
l’humeur et du comportement se justifie chez certains patients. Elle doit être
attentivement évaluée et limitée dans le temps.
- EXELON, à visée symptomatique, est un traitement de 1ère intention ou de 2ème
intention.
- Son rapport efficacité/effets indésirables est jugé faible : la taille d’effet attendu est au
mieux modeste (effet essentiellement sur les troubles cognitifs après 6 mois de
traitement) et au prix du risque de survenue d’effets indésirables pouvant nécessiter
l’arrêt du traitement (troubles digestifs, cardiovasculaires et neuropsychiatriques
notamment) et d’interactions médicamenteuses.
- Les données de pharmaco épidémiologie concernant le bénéfice pour les patients en
conditions réelles d’utilisation des traitements spécifiques de la MA sont insuffisantes
pour conclure à un impact favorable. Il serait donc souhaitable que des études de bonne
qualité méthodologique soient menées en France chez les personnes atteintes de MA
permettant de document les conditions d’utilisation des médicaments prescrits dans le
cadre de cette pathologie, ainsi que les critères de santé publique (bénéfice pour le
patient à moyen et long terme, impact sur l’organisation des soins, etc.).
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Conclusion :
- Malgré l’impossibilité d’identifier, a priori, les patients répondeurs, mais dans le souci de ne
pas priver certains patients de l’éventuel bénéfice clinique faible observé à court terme avec
les médicaments du traitement symptomatique de la maladie d’Alzheimer, le service médical
rendu de EXELON doit être considéré comme faible.
- En l’absence de donnée clinique à long terme, la poursuite du traitement par EXELON audelà
de 6 mois doit faire l’objet d’une réévaluation attentive. Si le patient a atteint les objectifs
fixés pour son traitement (stabilisation ou ralentissement du déclin cognitif par exemple) et
en l’absence d’effets indésirables graves et/ou altérant la qualité de vie, le traitement par
EXELON pourra être renouvelé 1 fois.
- La Commission propose que la poursuite du traitement au-delà de 1 an soit décidée en
concertation avec l’aidant et le patient si possible, à la suite d’une réunion de concertation
pluridisciplinaire associant médecin traitant, gériatre et neurologue ou psychiatre en relation
avec le réseau de soins prenant en charge le patient, et dans la mesure où l’efficacité à 1 an
a été maintenue.
Amélioration du service médical rendu
La Commission de la transparence considère que EXELON n’apporte pas d’amélioration du
service médical rendu (ASMR V) dans le traitement symptomatique de la maladie
d'Alzheimer dans ses formes légères à modérément sévères. Cet avis se fonde sur les
données cliniques disponibles d’efficacité montrant une taille d’effet au mieux modeste,
établie à court terme principalement sur les troubles cognitifs, le risque de survenue d’effets
indésirables et d’interactions médicamenteuses et sur le manque de données établissant un
intérêt thérapeutique à long terme.
Recommandations de la Commission de transparence
Avis favorable au maintien de l'inscription sur la liste des spécialités remboursables aux
assurés sociaux dans le traitement symptomatique de la maladie d’Alzheimer dans les
indications et aux posologies de l’A.M.M.
Conditionnements : ils sont adaptés aux conditions de prescription.
Taux de remboursement : 15%.
(Les patients ayant une maladie d’Alzheimer relèvent du régime des affections longue
durée).
NOTE : Dans le traitement symptomatique des formes légères à modérément sévères d'une
démence chez les patients atteints de la maladie de Parkinson idiopathique (indication AMM
pour les présentations orales d’EXELON), l’avis de réinscription sera rendu ultérieurement.
Direction de l'Evaluation Médicale, Economique et de Santé Publique
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