PARKINSON, ALZHEIMER: La perte de l’odorat peut être un signe d’alerte
La
perte de l'odorat pourrait être l’un des premiers signes du
développement de la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, expliquent ces
chercheurs de l’Université de Pennsylvanie qui viennent d’identifier
cette association avec les troubles neuromusculaires, ou myasthénie
grave (MG). Ces résultats qui montrent pour la première fois, que la MG
est associée à un dysfonctionnement profond du système olfactif, tout
comme celui observé dans les maladies d'Alzheimer et de Parkinson, sont
présentés dans l’édition du 17 octobre de la revue PLoS One.
La
perte d’odorat peut être la conséquence d’un rhume, d’infections des
voies respiratoires supérieures ou du tabagisme, mais elle pourrait
également annoncer une atteinte du système nerveux central, selon cette
recherche menée à l'Ecole Perelman de médecine. En effet, l’association
entre l’altération du sens de l'odorat et la myasthénie grave (MG) -une
maladie chronique auto-immune caractérisée par une fatigue et une
faiblesse musculaires- montre l’implication du cerveau dans la maladie.
Les
données sont partagées sur l’implication du cerveau (et du système
nerveux central) dans la MG, rappelle, le Pr Richard Doty, directeur du
Centre de l'odorat et du goût à « la Penn ». La myasthénie est
considérée plutôt comme un trouble du système nerveux périphérique, même
si certaines études ont montré des déficits liés à la mémoire verbale,
des déficiences visuelles et auditives, des anomalies à l’EEG et des
anticorps liés à la MG dans le liquide céphalo-rachidien, chez des
patients atteints.
L’odorat étant directement lié à de nombreuses fonctions du cerveau,
l’équipe du Pr Doty a utilisé un test sur l'odorat pour évaluer la
connexion sous-jacente entre l'odorat et certaines maladies
neurodégénératives chez 27 patients atteints de MG appariés
individuellement pour l'âge et le sexe à 27 témoins sains. 11 patients
atteints de polymyosite, une maladie musculaire avec des symptômes
proches de ceux de la MG, ont également fait partie de l’étude. Tous les
participants, qui ne présentaient aucun trouble respiratoire, ont passé
un test d'identification des odeurs (UPSIT ou University of Pennsylvania Smell Identification Test) et un test d'identification de l'image (PIT ou Picture Identification Test), conçu pour contrôler les déficits cognitifs non-olfactifs.
Les chercheurs constatent,
· des scores UPSIT significativement inférieurs chez les patients atteints de myasthénie grave,
· que seulement 15% des patients étaient conscients de leur perte d’odorat, avant le test,
· l'ampleur
de la diminution de l’odorat mesurée dans cette étude est identique à
celle observée dans une gamme de maladies du SNC, comme les maladies
d'Alzheimer et de Parkinson.
Sur
la base de ces résultats, les auteurs suggèrent que les cliniciens
évaluent, avec leurs patients, les éventuelles dysfonctions de l’odorat,
qui semblent « coïncider » avec plus grande vulnérabilité aux maladies
neurodégénératives.
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