dimanche 23 juin 2013

ALZHEIMER




Écouter le proche dont nous prenons soin et lui parler Personne n’est totalement préparé aux exigences du rôle d’aidant. Encore moins quand le proche dont nous nous occupons se bat contre nous ou n’est pas coopératif.
Les challenges physiques et mentaux auxquels nous faisons face peuvent se révéler être au-dessus de nos forces et la communication avec notre proche difficile.
Face à cela, nous devons nous protéger. Alors voici trois conseils qui peuvent vous être utiles afin que vous soyez « capables » d’écouter votre proche et de communiquer avec lui.
1. Comprendre notre propre état d’esprit pour créer un environnement propice
Communiquer avec autrui dépend de notre propre capacité d’écoute, de notre volonté de communiquer et de notre état d’esprit.
Si nous sommes à l’aise, si nous nous sentons bien, si nous avons envie de communiquer avec une autre personne, nous « créons » un environnement propice au dialogue, à une écoute et une communication sincères de notre part.
Identifier notre état d’esprit, c’est réfléchir à notre rôle d’aidant. Pourquoi nous l’avons accepté ? Est-ce que ce rôle d’aidant correspond à nos valeurs ? Est-ce que nous en attendons une reconnaissance de la part de notre proche ?
Une fois que nous avons identifié les raisons de notre acceptation, de nos « valeurs », de ce que nous considérons « comme bien », nous pouvons réfléchir à ce que nous apporte ce rôle. Il est possible que ce rôle nous satisfasse totalement, il est possible qu’au contraire nous soyons frustrés ou mal à l’aise dans notre quotidien d’aidant parce que nous ne trouvons pas ce que nous attendons, ou que nous ne pouvons pas apporter ce que nous voulons apporter.
Comprendre ce qui nous gêne ou nous rend mal à l’aise dans notre rôle d’aidant est le moyen de réaliser ce qu’il nous faut changer dans nos attentes de ce rôle, ce qu’il est réaliste d’attendre dans nos relations avec notre proche.
2. Parler avec clarté
Nous parlons, nous nous exprimons, mais cela ne signifie pas pour autant être clair ni compris.
Quand nous parlons, la technique la plus « simple » pour nous aidants, est commencer notre phrase par « je ». C’est le moyen de bien faire comprendre que nous exprimons notre point de vue, que nous ne sommes pas en train d’incriminer notre interlocuteur. Par exemple, la phrase « J’ai du mal à croire ce que tu viens de dire » ne déclenchera pas la même réaction de notre interlocuteur que si nous lui disons « tu mens ! ». Les phrases commençant par « tu » mettent plus facilement sur la défensive la personne à qui nous parlons.
Il faut privilégier les observations, les faits, ce qui est concret, aux jugements, aux « je pense que… », que ces jugements soient positifs ou négatifs.
« Anne a passé une heure au téléphone » est un fait.
« Anne passe trop de temps au téléphone » est un jugement.
Il faut parler avec authenticité.
Nous avons souvent tendance à vouloir cacher nos sentiments pour « protéger » le proche dont nous nous occupons. Si nous le faisons, c’est qu’il y a de bonnes raisons. Mais en le faisant, nous construisons des barrières entre notre interlocuteur et nous.
Il faut sûrement choisir les mots lorsque nous nous adressons à notre proche, mais parfois, parler en ouvrant notre cœur, exprimer nos propres craintes ou nos sentiments est la clé pour des échanges plus profonds. Partager avec notre proche nos sentiments ou nos peurs peut commencer avec ce type de phrase « Quand tu as dit … (ce qu’a dit notre proche tel qu’il l’a dit), j’ai ressenti …(ce que nous avons ressenti) ».
Enfin, nous ne devons jamais oublier que chacun d’entre nous perçoit les choses différemment, avec ses valeurs, son expérience. Dès lors, « notre » réalité, ce que nous considérons comme vrai ou qui s’est passé peut très bien ne pas correspondre à la réalité de notre proche. Ni lui ni nous n’avons tort ou raison, c’est simplement qu’il y a deux perceptions différentes fondées sur des expériences et valeurs différentes.
3. Écouter avec attention et ouverture d’esprit
Beaucoup de discussions s’emballent et dérapent parce que les deux interlocuteurs ne s’écoutent pas mutuellement. Attendre que l’autre ait finit de parler pour prendre à son tour la parole ne signifie pas que nous ayons écouté. Préparer ce que nous allons dire pendant que notre interlocuteur est en train de parler résulte immanquablement d’un manque d’attention à ce qu’il dit.
Autre écueil à éviter : interpréter plutôt que d’écouter. Si quelqu’un qui nous dit « Tu parais en pleine forme aujourd’hui », cela ne signifie pas forcément que les autres jours, nous ne paraissions pas en pleine forme. Une des techniques de l’écoute « active » consiste à reprendre ce qu’a dit notre interlocuteur avant de formuler notre réponse. Par exemple, « Ce que j’ai compris de ce que tu viens de dire, c’est-à-dire …, c’est bien cela ? ».
Enfin, lorsque notre proche nous dit quelque chose de méchant, d’hostile, de difficile à entendre, il est important de prendre du recul et de considérer que ces méchancetés, ou hostilité exprimées sont sans doute le reflet de la frustration de notre proche face à sa propre situation, et non de la frustration à notre égard.
Reformuler ce que dit notre proche peut être un moyen de désamorcer notre propre colère. Par exemple, si notre proche nous dit « Tu es nul, tu n’es jamais là pour m’aider », cela a du sens de reformuler ce que notre proche nous a dit sous la forme « J’entends bien que tu dis. Tu as besoin d’aides, et que je ne t’en apporte pas suffisamment, c’est bien ça ? ».
« Communiquer vraiment » suppose avant tout que nous ayons envie d’apporter quelque chose à l’autre, que nous respections autant ses souhaits et besoins que les nôtres. C’est une condition indispensable dans le rôle d’aidant.

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